Connaissez-vous le vampire de Düsseldorf ?

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Vampire de Dusseldorf

Peter Kürten (1883-1931 à Cologne), surnommé le « Vampire de Düsseldorf » par les médias de l'époque, demeure l'un des plus célèbres tueurs en série d'Allemagne.

Il fut l'auteur d'une série de meurtres et d'agressions à caractère sexuel, sur des enfants et des adultes, dont la plupart furent commis à Düsseldorf en 1929.

Le réalisateur allemand Fritz Lang s'inspira en partie de ce fait-divers pour son film M le maudit (dont la première eut lieu à Berlin le 11 mai 1931, trois semaines après la condamnation à mort de Kürten).

Macabre !

Peter Kürten (1883-1931), surnommé le « Vampire de Düsseldorf », demeure l'un des plus célèbres tueurs en série d'Allemagne . Il fut l'auteur d'une série de meurtres et d'agressions à caractère sexuel, sur des enfants et des adultes, dont la plupart furent commis à Düsseldorf en 1929.

Cet assassin, avoua avoir tué près de 80 personnes : victimes choisies au hasard, sans distinction d'âge, ni de sexe. Contrairement à d'autres tueurs en série, la méthode Kürten était très diversifiée. Il tuait au couteau, marteau, ciseaux, par strangulation, en mettant le feu... La police croyait même qu'il y avait plusieurs tueurs !

Dès son jeune âge, Kürten se livrait à des actes contre-nature avec divers animaux de ferme et découvrit à ce moment là, que torturer ou poignarder ces créatures décuplait son plaisir.

Etat mental

Selon les psychiatres Peter Kürten était un psychopathe à tendance narcissique qui faisait passer l'assouvissement de ses désirs avant toute autre considération.

Kürten tenta de justifier ses meurtres en disant à la police qu'il était un ange vengeur venu pour débarrasser le monde de l'injustice. Mais la plupart du temps il se montra assez honnête quand aux motivations sexuelles de ses agressions. Il disait même que la simple vue du sang ou de la détresse physique ou affective d'autrui, pouvait l'amener à l'orgasme.

Sa famille du coté paternel, comptait quelques alcooliques et des faibles d'esprit. Un climat de violence associé à la sexualité était omniprésent dans la maison familiale. Kürten pensait que la méchanceté de son père était en grande partie responsable de ses propres crimes !

Un beau mariage !

Sa première condamnation pour meurtre fut prononcée en 1913 : lors d'un braquage, il étrangla une jeune fille et Kürten passa huit ans en prison, jusqu'en 1921.

A sa sortie de prison, il s'installa à Altenbourg où il rencontra sa future femme. Il fit sa cour en alternant marques d'affection et menaces ouvertes de violence.

Ancienne prostituée, elle avait elle-même passé quatre ans en prison pour avoir tiré sur un homme qui l'avait abandonné après lui avoir promis de l'épouser.

Plus tard, Kürten affirma qu'il lui « était impossible de faire l'amour avec sa femme s'il n'imaginait pas en même temps une rencontre violente avec quelqu'un d'autre ».

Sa fin

En mai 1930, il accosta Maria Budlick, qu'il amena chez lui, puis dans les bois de Grafenberger. Il la viola, puis la laissa partir. Préoccupé par la condamnation qu'il risquait, il avoua le viol, ainsi que les autres meurtres à sa femme, en lui disant de tout dire à la police puis il prit la fuite. Le 24 mai, il fut repéré et arrêté.

Pendant son interrogatoire, il avoua près de 80 crimes, mais lors de son procès, qui débuta en avril 1931 et qui dura 10 jours, l'accusation retint contre lui neuf meurtres et sept tentatives de meurtre. Le jury délibéra pendant 90 minutes et le jugea coupable et le condamna à mort. Il fut guillotiné le 2 juillet 1932 à Cologne.

Pour son dernier repas, il commanda une escalope viennoise, des pommes de terre sautées et du vin blanc !

Fritz Lang et M le maudit

Le réalisateur allemand fritz lang s'inspira en partie de ce fait divers pour son film M le maudit (dont la première eut lieu à Berlin le 11 mai 1931, soit trois semaines après la condamnation à mort de Kürten).

Pour l'histoire du cinéma, il s'agissait du premier film parlant de Fritz Lang : M le maudit (M étant le titre original).

Le scénario de Fritz Lang et de son épouse Thea von Harbou, spécialiste du feuilleton populaire, se réfère aux meurtres en série caractéristiques de cette époque troublée de l'histoire allemande.

Le pays est alors pris en étau par le nationalisme montant et le chômage de masse, conséquence plus ou moins directe de la crise de 1929.

Anecdotes

• Dans M le maudit, Fritz Lang employa de véritables criminels et délinquants sortis de prison (d'ailleurs certains n'ont pas fini le film, et sont retournés en prison).
• Contrairement à ce qu'on pourrait croire, M le maudit ne s'inspire pas uniquement de l'affaire Peter Kürten, surnommé le « vampire de Düsseldorf ».
• Le premier titre devait être Mörder unter uns (en français, Les assassins sont parmi nous). Les nazis qui y virent une critique finirent par l'interdire quelques années plus tard. Noël Simsolo, historien et critique de cinéma, auteur de nombreuses études dont une sur Fritz Lang, rapporte qu'un « jour, alors que Lang se rendait aux studios de Staaken pour le tournage de son film, un directeur nazi lui refuse l'entrée, car le titre du film était encore Les assassins sont parmi nous et pouvait laisser croire que les nazis étaient visés ».

Anecdotes (suite)

• Ce n'est que pendant le tournage que Fritz Lang changea le titre en M, après avoir tourné la scène où Peter Lorre se fait inscrire un M à la craie sur la main par un délinquant.
• Fritz Lang dira plus tard que son film préféré était M le maudit. « Mon film tout entier est un reportage. M est mon préféré », dit-il à Brigitte Bardot dans Le Mépris de Jean-Luc Godard, film où il joue son propre rôle.