Les gens ont-ils ce qu'ils méritent ?

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La théorie du monde juste

La théorie du monde juste donne aux gens l'impression qu'il est possible de prévoir, d'orienter et, finalement, de contrôler les événements.

Melvi Lerner appela cette tendance à croire que les gens ont ce qu'ils méritent 'l'hypothèse du monde juste'.

Le processus

Les gens veulent croire qu'ils vivent dans un monde sûr, stable et ordonné où les mauvaises choses n'arrivent qu'aux mauvaises personnes et où les bonnes choses n'arrivent qu'aux bonnes gens. Les gens blâment les victimes de l'infortune en pensant se protéger du sentiment de vulnérabilité.

Ainsi, nous agissons en supposant que les gens ont ce qu'ils méritent et qu'ils méritent ce qui leur arrive.

Danger...

Melvin Lerner pense que la conception d'un monde juste est une conception dangereusement erronée car elle privilégie les traits de caractères supposés des individus au détriment de la situation réelle.

Ainsi, si une personne souffre ou endure un châtiment, il nous est plus facile de croire qu'elle a fait quelque chose pour mériter un tel châtiment.

Rassurant

La théorie du monde juste offre une possibilité rassurante de rationaliser ce qui est apparamment inexplicable et d'empêcher que le monde n'apparaisse chaotique.

Elle permet aussi aux gens de croire que tant qu'ils sont bons, il ne peut leur arriver que de bonnes choses, ce qui engendre un faux sentiment de sécurité et de contrôle.

Melvin Lerner

Qualifié de pionnier de l'étude psychologique de la justice, Melvin Lerner étudia la psychologie sociale à l'université de New York où il présenta sa thèse en 1967.

Lerner reçut en 2008, le Lifetime Achievement Award décerné par l'International Society for justice Research.

Déculpabilisant

Avec la théorie du monde juste, il est plus facile d'accepter, voire d'être indifférent, aux sans-abri et autres déshérités de la vie quand on croit qu'ils sont, en fin de compte, responsables de leurs propres malheurs.

De la même manière, les gens confrontés à une situation injuste, dans laquelle ils ne peuvent intervenir ni compenser la victime, ont tendance à redécrire la situation comme juste et la victime comme responsable de son malheur, faisant ainsi disparaître l’impression d’injustice.

Les enfants

Dans son ouvrage The Belief in a just world, Melvin Lerner explique que nous demandons à nos enfants d'être bons et leur promettons qu'ils seront récompensés plus tard d'avoir mis de côté leurs pulsions et désirs naturels.

Or, pour que ce contrat soit honoré, nous devons vivre dans un monde juste, une hypothèse à laquelle les enfants s'accrochent encore lorsqu'ils deviendront adultes.

Les apparences

Lerner souligne que la croyance en un monde juste n'implique pas toujours le blâme de la victime.

Aux yeux des gens, qui la jugent, celle-ci sera tenue responsable ou non de son malheur en fonction de son apparence, de son charme, de son statuts et de la manière dont ils peuvent s'identifier à elle.