Y a-t-il dans cette machine une âme douée de raison ?

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Processus...

L'âme (l'esprit) et le corps sont distincts. L'âme est immatérielle mais « siège » dans la glande pinéale du cerveau.

Le corps est une machine mécanique matérielle.\n\nL'âme contrôle le corps physique en faisant circuler à travers le système nerveux des « esprits animaux ».

Séparation du corps et de l'esprit

Le concept de séparation de l'esprit et du corps remonte à l'Antiquité grecque et à Platon, mais c'est René Descartes (1596-1650) qui fut le premier à se pencher de près sur leur relation. Son premier ouvrage philosophique De Homine - « De l'Homme » -, décrit le dualisme de l'esprit et du corps :

• l'esprit immatériel, ou âme, nous dit-il réside dans la glande pinéale, siège de la pensée. Ce point est important, car c'est le seul qui permet de relier l'âme à une partie solide du corps et pas uniquement aux purs esprits.
• tandis que le corps est une sorte de machine mue par des « esprits animaux », ou fluides corporels, qui circulent à travers le système nerveux pour ordonner le mouvement.

L'âme pareille à un fontenier

S'inspirant des jardins des rois de France, avec leurs systèmes d'irrigation et leurs fontaines sophistiqués, Descartes compare les esprit du corps commandant les nerfs et les muscles à la force de l'eau : les premiers font mouvoir tous les membres, la seconde, diverses machines.

Or ses fontaines sont contrôlées par un fontenier, qui fournit à Descartes un élément de comparaison avec l'esprit : « Et enfin quand l'âme raisonnable sera en cette machine, elle y aura un siège principal dans le cerveau, et sera là comme le fontenier, qui doit être dans les regards où se vont rendre tous les tuyaux de ces machines, quand il veut exciter, ou empêcher, ou changer en quelques façon leurs mouvements. ».

Interaction corps-esprit

Descartes se représentait les interactions de l'esprit et du corps à travers la conscience des « esprits animaux » circulant dans le corps.

Il considérait que l'esprit, ou âme avec son siège au plus profond du cerveau, dans la glande pinéale, pouvait prendre conscience de ces esprits mobiles, ce qui entraînait les sensations. Le corps influait donc sur l'esprit.

L'inverse aussi était vrai, puisque l'afflux d' « esprit animaux » vers une zone donnée du corps se traduisait par une action.

Cogito ergo sum

Cogito, ergo sum (Je pense, donc je suis) est une formule latine forgée par le philosophe René Descartes. L'expression est pensée comme « Je suis en tant je pense » sans « donc » car ce ne fut pas le fruit d'un raisonnement mais d'une réflexion.

Elle exprime la première certitude qui résiste à un doute méthodique. Cherchant à refonder entièrement la connaissance, Descartes souhaite lui trouver un fondement solide, absolument certain. Cette recherche l'amène à la conclusion que seule sa propre existence, en tant que « chose qui pense », est certaine au départ. C'est cette découverte qu'exprime le « cogito ».

Le doute méthodique

Descartes, qui était partie prenante des recherches scientifiques de l'époque, chercha à laisser à la postérité une méthode scientifique, basée sur le doute méthodique, afin de conduire à la recherche de vérités.

Malgré sa pratique d'un doute radical, Descartes se distingue des sceptiques. Pour lui, le scepticisme n'est pas une attitude viable. Son doute méthodique est donc un doute volontaire, raisonné et actif, qui a pour but d'atteindre une certitude, sur laquelle pourra être reconstruit un monde sûr et certain. Le doute méthodique de Descartes, est provisoire et est établi en vue de la découverte d'une vérité indubitable.

Ses principes philosophiques

« Ainsi toute la philosophie est comme un arbre, dont les racines sont la métaphysique, le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences qui se réduisent à trois principales, à savoir la médecine, la mécanique et la morale, j’entends la plus haute et la plus parfaite morale, qui, présupposant une entière connaissance des autres sciences, est le dernier degré de la sagesse. Or comme ce n’est pas des racines, ni du tronc des arbres, qu’on cueille les fruits, mais seulement des extrémités de leurs branches, ainsi la principale utilité de la philosophie dépend de celles de ses parties qu’on ne peut apprendre que les dernières. »

L'enseignement de l'époque, qui s'appuyait sur une réconciliation entre la Bible et la philosophie d'Aristote (école scolastique) et la philosophie comprenait trois grandes branches : la logique, la métaphysique, et l'éthique. Descartes, quant à lui, ne met pas la métaphysique et la morale sur le même plan.

Citations

• « Le bon sens est la chose au monde la mieux partagée : car chacun pense en être bien pourvu. »
• « Les passions sont toutes bonnes de leur nature et nous n’avons rien à éviter que leurs mauvais usages ou leurs excès. »
• « Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays. »
• « Passion est passivité de l'âme et activité du corps. »
• « Les hommes que les passions peuvent le plus émouvoir sont capables de goûter le plus de douceur en cette vie. »
• « Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. »
• « L'homme est une chose imparfaite qui tend sans cesse à quelque chose de meilleur et de plus grand qu'elle-même. »
• « C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne. »
• « Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus. »