Rorschach, les taches révèlent-elles notre personnalité ?

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Mode d'emploi

Le test de Rorschach est composé d'une série de dix planches qui contiennent des taches d'encre dont le dessin est symétrique. La majorité des illustrations est monochromatique (noire) mais de la couleur est parfois ajoutée à leur composition.

Lors de la réalisation du test, le psychiatre ou psychologue présente tour à tour les dix planches du test, à l'endroit, dans un ordre déterminé : d'abord une noire, puis deux bicolores (rouge et noire), quatre noires puis les trois polychromes. Selon les pratiques, certains des motifs peuvent correspondre à un thème particulier (la mère, le père, la sexualité) et des consignes être données.

Quatre tendances de personnalité

L'intérêt du test de Rorschach est de définir des tendances de personnalité chez les individus qui y sont soumis. Leurs réponses sont alors comparées à celles normalement données par des individus sans pathologie connue.

Quatre tendances de personnalité peuvent se dessiner à l'issue du test, d'après la typologie du psychiatre suisse Carl Gustav Jung développée à partir de 1913 : personnalité introvertie, extravertie, coartée (faiblesse des énergies instinctuelles et de la résonance affective, à tendance dépressive) et ambiéquale (alternance des tendances introversives et extratensives).

Le test de Rorschach permettrait également, en particulier, de déceler la schizophrénie. Hermann Rorschach a lui-même pu diagnostiquer de tels cas avec son test.

Grille d'interprétation

L'interprétation de l'examinateur est basée sur quatre critères :

1. la localisation : avez-vous pris en compte l'ensemble de la tache ou seulement un détail ?
2. le déterminant : avez-vous utilisé la forme de la tache pour donner votre réponse, ou plutôt sa couleur ? Avez-vous vu un mouvement ? Avez-vous pris en compte les nuances de couleur ?
3. le contenu : avez-vous vu un animal, un être humain, une partie anatomique, un objet... ?
4. la banalité : des statistiques existent sur le test de Rorschach et permettent de savoir si votre réponse se trouve ou non dans la moyenne des autres « patients ». Par ailleurs, le nombre de réponses ainsi que le temps sont pris en compte. Un délai de réflexion trop long (une minute) sera perçu une difficulté à prendre des décisions.

Symbolique

Une symbolisation psychanalytique prédominante a aussi été avancée (M. Monod, D. Anzieu)... Voyons la formulation d'Anzieu :

• Planche I : perte de l'objet - prise de contact avec le ou la psychologue.
• Planche II : scène primitive archaïque.
• Planche III : accès à l'oedipe.
• Planche IV: la castration et le Surmoi.
• Planche V : image spéculaire - idéal du Moi.
• Planche VI: symbolisme sexuel ou mieux « la bisexualité ».
• Planche VII: image maternelle.
• Planche VIII: les étrangers à la famille.
• Planche IX: angoisse devant la pulsion de mort.
• Planche X : angoisse de morcellement

Critiques...

De vives critiques ont vite été apportées au test de Rorschach, par différents courants de la psychopathologie.

Dès les années 1940, certains praticiens ont reproché le manque de scientificité du test, qui n'apporte aucune mesure quantitative ou statistique, mais repose uniquement sur des critères qualitatifs.

Mais au fil des décennies, ce test aura finalement eu raison de toutes les polémiques, preuve de son originalité et de son côté novateur.

Hermann Rorschach

Surnommé Klek (tâche d'encre) lorsqu'il était écolier, en Suisse, car il n'arrêtait pas de dessiner, Rorschach (1884-1922) découvrit que les réponses des taches spécifiques peuvent révéler des troubles de la personnalité.

Il publia l'interprétation de ces tests dans Psychodiagnostic, paru en 1921, mais mourut un an plus tard, à trente-sept ans.

D'autres développèrent son test plus tard, aboutissant à quatre méthodes différentes mais imparfaites, qu'unifia, en 1933, l'Américain John Exner dans Le Rorschach : un système intégré, qui reste l'un des tests psychanalytique les plus endurants.

Personnage de fiction

Rorschach est un personnage de fiction de la série Watchmen. Créé par Alan Moore et Dave Gibbons, il apparaît pour la première fois dans le comic book Watchmen en 1986.

Fils non désiré d'une prostituée, Walter Joseph Kovacs est un personnage traumatisé par son passé d'enfant maltraité.

Particulièrement agressif et fort peu aimé de sa mère, Sylvia Kovacs, il est transféré dans une école spéciale, le Foyer Lillian Charlton, où il est un élève modèle mais perturbé. à sa sortie de l'école, apprenant le meurtre de sa mère, il se \ncontente de répondre « Bien »...

Planche 1 : que voyez-vous ?