Y a-t-il un loup derrière les gourous ?

Faux gourou

Paru en 2006, le Livre Les abus spirituels de Pascal Zivi et Jacques Poujol, page 47 nous livrent 9 caractéristiques du dirigeant qui pratique l’abus spirituel :

1. Personnalité charismatique, il possède d’énormes facultés de séduction.
2. Autoritaire, il cherche systématiquement à tout contrôler.
3. Il n’admet aucune critique. Il discrédite ceux qui s’opposent à son autorité.
4. Il dit avoir reçu directement de Dieu cette autorité lui donnant le pouvoir de connaître la seule juste interprétation de la Bible.
5. En général, ce pouvoir se manifeste par de soi-disant dons particuliers : accomplir des miracles, prophétiser, guérir, diri­ger, discerner, être le berger sont souvent les dons les plus cités.
6. Il utilise les techniques de manipulation mentale pour contrô­ler les gens.

Faux gourou (suite)

1. Il n’est jamais satisfait.
2. Plutôt que de conduire des personnes à Jésus-Christ, il recher­che avant tout à être servi et à assouvir son désir de pouvoir.
3. Il est sujet à la paranoïa.

Le mot Guru

Le mot « Guru » est dérivé de la langue du Sanskrit et a une grande signification spirituelle. Ce sont deux syllabes Gu et Ru :

• Gu dénote l’ignorance spirituelle dans laquelle l’humanité se trouve.
• Ru représente la radiance de la connaissance spirituelle qui dissipe cette ignorance spirituelle.

En court, le Guru est celui qui dissipe l’obscurité de l’ignorance spirituelle dans l’humanité et leur donne des expériences spirituelles et connaissances spirituelles.

Pathologie du gourou

Cette pathologie du gourou se définit par quatre critères que la psychiatrie connaît depuis longtemps : l’hypertrophie du moi, la fausseté du jugement, la méfiance et la psychorigidité. » (La mécanique des sectes, Payot).

Cette pathologie se définit selon différents critères :

1. L’hypertrophie du moi
2. Tout ce que le responsable pense, fait, veut faire, est l’expression de la volonté de Dieu.
3. Il détient la vérité absolue et se trouve au centre de toute chose.
4. Ainsi, le salut ne peut passer que par lui , même s'il peut parfois se présenter comme un « humble serviteur » ou un « simple intermédiaire...

Pathologie du gourou (suite)

2. La fausseté du jugement\nCommentaires et enseignements sont souvent emplis de contre-vérités, de contradictions et même d’absurdités.

En outre, ses actes sont très souvent en contradiction avec les discours, notamment dans ses relations humaines qui manquent de chaleur - l'amitié est conditionnelle, un moyen en vue d'un but et non une fin en soi - et sont pleines de jugements implicites, d'approbations paternalistes ou de réprobations culpabilisantes.

Pour les adeptes, il incarne la vérité et contredire la parole maître équivaut à remettre en question tout le groupe et se disqualifier.

Pathologie du gourou (suite)

3. La méfiance
Toutes critiques émises de l’extérieur à l’égard du responsable sont considérées par ce dernier comme une attaque satanique et si elles sont émises par un membre de la communauté, il s'agit alors d'un « manque de foi ou de conviction » - résultant d'une « analyse objective insuffisante » de ses propos, ou bien « de jugements et d'attaques personnels indignes d'un serviteur de la Lumière ».

Embrigadés dans un schéma de pensée bien défini, les adeptes, croient « objectivement » que le responsable est le sujet de persécutions à cause de son savoir et de son pouvoir. Et paradoxalement cela renforce son aura et développe la méfiance des adeptes vis-à-vis du monde extérieur. Un véritable cercle vicieux se met en place, processus bien évidemment renforcé par le leader maintenant ses adeptes dans l’obsession d'un société qui les persécute.

Pathologie du gourou (suite)

4. La psychorigidité
La non reconnaissance de ses erreurs est un trait caractéristique de cette pathologie et ceci même si des preuves irréfutables sont produites. Seul son jugement est valide, le reste de l'humanité est trompé, et se trouve dans l'erreur. Ceux qui le critiquent sont des ignorants incapables d'atteindre son niveau de compréhension et de perception du monde.

Chaque critique, chaque objection l'enferme dans un processus et renforce sa paranoïa. Chaque mensonge n'est qu'un morceau de plus dans le puzzle du monde qu'il s'est construit. Tout est cohérent, mensonge et réalité forment un tout indissociable. « C'est pourquoi le silence est la meilleure arme contre lui, et passer son chemin la meilleure protection, afin de ne pas tomber dans les filets de son argumentaire, de ne pas rentrer dans son jeu, sous peine de s'y user et de s'y perdre... ».

Techniques du manipulateur

Près de 30 critères du manipulateur, extraits du livre « Les manipulateurs sont parmi nous » d' Isabelle Nazare-Aga, 1999 :

1. Il culpabilise les autres au nom du lien familial, de l'amitié, de l'amour, de la conscience professionnelle
2. Il reporte sa responsabilité sur les autres, ou se démet des siennes
3. Il ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions
4. Il répond très souvent de façon floue
5. Il change ses opinions, ses comportements, ses sentiments selon les personnes ou les situations. Il invoque des raisons logiques pour déguiser ses demandes
6. Il fait croire aux autres qu'ils doivent être parfaits, qu'ils ne doivent jamais changer d'avis, qu'ils doivent tout savoir et répondre immédiatement aux demandes et questions.