Piratage culturel, bien ou mal ?

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Portrait

2013, Portrait des pirates en France...
Une étude publiée en 2013 par l’association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (ALPA) révèle que, durant cette seule année, près d’un tiers des internautes (28,7%) a avoué avoir consulté au moins une fois par mois un site de piratage de films ou de séries.

En France selon cette étude,

• les pirates qui téléchargent sont en majorité des hommes (58%), et en moyenne plus jeune que les internautes moyens.
• Pour le streaming par contre, ce sont les femmes qui sont majoritaires (55%), et la moyenne d’âge est plutôt basse (un tiers des utilisateurs entre 15 et 24 ans), les étudiants étant deux fois plus nombreux que dans l’ensemble des internautes.
• Les 50 ans et plus, eux, n’utilisent que très peu ces méthodes.

Classement mondial du piratage musical ?

Selon une étude de Muscimetric (Digital Music Index), relayée par la chaîne anglaise BBC , en 2012, la France, avec 8,4 millions de téléchargements de fichiers Torrent effectués sur les six premiers mois de l'année, se classe à la neuvième place derrière :

1. les Etats-Unis avec 96,7 millions de téléchargements,
2. le Royaume-Uni (43,3 millions),
3. l'Italie (33,2 millions),
4. le Canada (23,9 millions),
5. le Brésil (19,7 millions),
6. l'Australie (19,2 millions),
7. l'Espagne (10,3)
8. et l'Inde (8,9).

Sanction ?

En cas de téléchargement illégal, l'Hadopi est chargée d'avertir les internautes par le biais d'un premier email d'avertissement. Cet envoi s'inscrit dans la procédure de réponse graduée qui peut, dans certains cas, aboutir à une sanction. Depuis un décret du 8 juillet 2013, le contrevenant ne peut plus faire l'objet d'une suspension de sa connexion internet.

Amende ! Les peines encourues par l'abonné en cas de négligence caractérisée relèvent d'une contravention de cinquième classe d’un montant maximum de 1.500 euros. Si vous êtes une personne morale, ce montant est multiplié par cinq, soit 7.500 euros.

Néanmoins, devant la justice, une affaire sur trois se conclut par un simple rappel à la loi et les amendes tournent jusqu'à présent aux alentours de 50 et 150 euros.

2013, piratage en baisse

. Selon l'étude de l'Alpa (L'Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle) effectuée en 2013, qui exclut YouTube et Dailymotion, près d'un tiers des internautes, auraient consulté au moins une fois par mois un site dédié au piratage de films et de série.

. Les internautes utilisent soit le téléchargement en peer-to-peer (29%), soit le téléchargement direct dit DDL (33%), soit le streaming (38%), souligne l'association.

. Le nombre de pirates augmente (13,2 millions en 2013, contre 12,4 en 2011-2012) mais le piratage diminue. L'étude pointe que les téléchargements en peer-to-peer sont en chute libre (5,7 millions de partages en 2011 contre 1,54 en 2013). Même constat pour le téléchargement direct (3,68 millions début 2011 contre 3,47 en 2013). Le visionnage des films et des séries en streaming baisse aussi : 43 millions de vidéos étaient visionnées en 2011, contre 14 à la fin 2013. « Soit presque trois fois moins ! ».

Industrie musicale ?

L’étude de septembre 2013 de la London School of Economics (LSE) sur l’industrie du disque est sans appel : le piratage de contenus en ligne n’a pas eu d’impact négatif sur les revenus des maisons de disques.

Cette étude montre que les revenus totaux de l’industrie de la musique sont stables depuis 10 ans, grâce à une augmentation des achats de contenus en ligne et de places de concerts.

Au total, les revenus provenant des concerts et de la consommation payante de musique en ligne réussissent à équilibrer les pertes subies par la baisse des ventes de disques. Les auteurs de l’étude estiment même que les revenus auraient pu remonter plus vite si les maisons de disques avaient misé plus tôt sur les nouvelles technologies, et investi plus massivement dans la création de plateformes de téléchargement payantes en ligne.

Positifs sur l'économie !

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le croisement de différentes études montre que le piratage à globalement des effets positifs sur l'économie. Points positifs :

• permet aux internautes d'accéder à un large choix de biens culturels, et de découvrir des contenus avant de les acheter plus tard. Selon les chercheurs, les pirates n'auraient jamais acheté s'ils n'avaient pas téléchargé les fichiers pour les essayer auparavant.
• ceux qui téléchargent (jeux vidéo, films, musiques, livres...) sont ceux qui en achètent le plus et vont le plus au cinéma et en concert. Par exemple, on estime ainsi qu’il se vend 0,44 CD de plus par an tous les 12 morceaux téléchargés.
• Par ailleurs, le téléchargement crée aussi des marchés, notamment en créant une demande pour des artistes non disponibles en magasins.

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